L'arthrose de la hanche et du genou sont les principaux facteurs d'invalidité en termes d'années vécues avec un handicap1,2. Selon la Société française de rhumatologie, l’arthrose touche jusqu’à 10 millions de Français. Son incidence augmente avec l’âge3. Avec le vieillissement de la population et la prévalence croissante de l’obésité, le fardeau de l’arthrose continuera d’augmenter4.
Les anti-arthrosiques symptomatiques d'action lente, ou AASAL, sont des molécules utilisées dans l'arthrose qui ont la capacité de diminuer l'intensité des douleurs. Leur efficacité est prouvée dans l'arthrose de la hanche et du genou. Les AASAL sont recommandés par la Société Européenne pour les Aspects Cliniques et Economiques de l'Ostéoporose et de l'Arthrose en étape 1 de l’algorithme de traitement pour la gestion de l'arthrose du genou5. Parmi les AASAL, les preuves d’efficacité les plus nombreuses sont mise en avant pour le sulfate de glucosamine (SG) et le sulfate de chondroïtine (SC). La glucosamine est une substance naturelle essentielle pour la croissance normale et la réparation du cartilage articulaire. La chondroïtine sulfate est un constituant majeur du cartilage articulaire qui stimule la synthèse du collagène et réduit la production de facteurs inflammatoires.
Ensemble glucosamine et chondroïtine favorisent la réparation du cartilage et améliorent la fonction articulaire6,7,8. Le collagène, protéine présente dans toutes les structures du corps lorsqu’incorporé dans le cartilage articulaire, peut induire une augmentation de la mobilité et de la fonction articulaire et un soulagement de la douleur. Le MSM est un composé soufré présent naturellement dans le corps humain qui contribue à la stabilité chimique des composants du cartilage et à sa solidité9,10,11. La vitamine C stimule la biosynthèse du collagène9.
L’étude MOVE (Multicenter Osteoarthritis interVEntion) a montré que l’association sulfate de chondroïtine et chlorhydrate de glucosamine a une efficacité comparable au célécoxib dans la réduction de la douleur, raideur, limitation fonctionnelle et gonflement/épanchement articulaire après 6 mois chez les patients souffrant d'arthrose douloureuse du genou, avec un bon profil de sécurité12. L'association glucosamine - sulfate de chondroïtine - méthylsulfonylméthane a montré un bénéfice chez les patients atteints d'arthrose du genou comparé à l’association Glucosamine - sulfate de chondroïtine et au placebo13.
Il y a donc un rationnel à associer ces composants afin de soulager la douleur, la perte de fonction et la dégradation considérable de la qualité
de vie dues à l’arthrose. Alvityl Chondroflex® (Laboratoire Urgo Healthcare) est un complément alimentaire commercialisé en France contenant, par comprimé, 500 mg de sulfate de glucosamine (origine crustacés), 150 mg de sulfate de chondroïtine sodique (origine poissons), 50 mg de Méthyl Sulfonyl Méthane, 5 mg de collagène de type II et 40 mg d‘acide ascorbique (100 % des VNR).
Une étude observationnelle a été conduite afin d’évaluer l’efficacité d’Alvityl Chondroflex® en supplémentation orale chez des sujets présentant
un inconfort articulaire douloureux modéré depuis au moins 2 mois. L'objectif principal était d'évaluer l'effet d’Alvityl Chondroflex® sur l'évolution de l’inconfort articulaire du genou, de la hanche et/ou du dos.
Méthodologie de l’étude
Cette étude observationnelle a recruté de mars à septembre 2019 des personnes âgées de 40 à 70 ans présentant un inconfort articulaire genoux, hanche et/ou dos) depuis au moins 2 mois caractérisé par un score au Questionnaire ICOAP d’évaluation de la douleur due à l’arthrose (Intermittent and Constant Osteoarthritis Pain) ≥ 1514. Ce questionnaire en 11 points est conçu pour évaluer l'expérience de la douleur, intensité, fréquence et impact sur l'humeur, le sommeil et la qualité de vie, indépendamment de l'effet de la douleur sur la fonction physique. Il prend en compte à la fois la douleur régulière et passagère. Les sujets présentant une allergie connue aux poissons ou crustacés ou autres composants du produit, ou sous traitement anticoagulant, ainsi que les femmes enceintes ou allaitantes n’ont pas été inclus. La prise de tout autre complément alimentaire visant au confort articulaire était interdite. Les sujets devaient prendre 2 comprimés par jour d’Alvityl Chondroflex® avec un grand verre d’eau, de préférence le matin au cours du petit déjeuner, pendant trois mois.
L’évolution de l’inconfort articulaire a été évaluée par le questionnaire ICOAP dont le score (0 à 44) permet un suivi de l’évolution de la douleur et de son impact sur la qualité de vie avec le temps. Le sujet devait renseigner ce questionnaire à l’inclusion, quotidiennement lors de la 1re semaine (J7), 4e semaine (J28), 8e semaine (J56) et 12e semaine (J84) grâce à l’utilisation de l’application NURSTRIAL (CEN, Dijon France) installée sur son Smartphone. Était renseignée aux mêmes temps l’évolution de la sévérité des symptômes articulaires de type douleur, raideur et fonctionnalité, évaluée par des échelles visuelles analogiques de 0 à 100 mm ainsi que par l’index de WOMAC (Western Ontario and McMaster Universities Osteoarthritis Index)15. Pendant l’étude, la tolérance de la complémentation était évaluée par le recueil des événements indésirables et l’observance au traitement.
Critères d’efficacité et méthodes statistiques
Le score global ICOAP ainsi que les scores des dimensions « douleurs régulières » et « douleurs passagères » ont été analysés par un test t de Student à chaque temps en comparaison à J0 et globalement par une analyse de variance (ANOVA). Le score WOMAC global et ses dimensions
ainsi que l’évolution de l’importance des douleurs (EVA 0-100) ont été analysés selon les mêmes méthodes statistiques que le critère principal.
Le nombre nécessaire de sujets à inclure, calculé sur la base d'une baisse moyenne d'au moins 10 points du score total, avec un écart-type de 15,
un risque α de 0,05 et une puissance statistique de 90 %, était de 78. Cent sujets ont été recrutés afin de tenir compte des sujets perdus de vue et
des données non exploitables.
Résultats
Sur les 100 sujets inclus et ayant pris au moins une fois Alvityl Chondro-flex®, 2 sujets sont sortis de l’étude. L’analyse porte sur 98 sujets âgés de
54.8 ± 8.9 ans, essentiellement de sexe féminin (79.6 %).
À l’inclusion, le score ICOAP global moyen de la population est de 23.9 ± 5.2, correspondant à un inconfort modéré. Une diminution statistiquement
significative du score global ICOAP de 25 % est observée dès la première semaine de supplémentation avec Alvityl Chondroflex® (p<0,0001). Le score ICOAP global moyen diminue ensuite régulièrement pour aboutir dès le premier mois à une amélioration de plus de 40 % de l’inconfort articulaire. Après 3 mois de supplémentation, la diminution du score ICOAP atteint 64 % (Figure 1A) et la moitié des sujets rapportent une diminution de plus de 70 % de leur inconfort articulaire. Les douleurs régulières et passagères diminuent également dès la première semaine pour atteindre respectivement une diminution de 72.9 % et 56.2 % après 3 mois (Figures 1B et 1C).
Figure 1. Évolution des scores ICOAP au cours de la complémentation avec Alvityl Chondroflex®
A) Score global, B) Score de la dimension du questionnaire correspondant à la douleur régulière, C) Score de la dimension du questionnaire correspondant à la douleur passagère. *p<0,0001 en comparaison à J0 avec le test t de Student.
Une amélioration du score WOMAC global est observée dès le premier mois de supplémentation par Alvityl Chondroflex® (Figure 2A). Une diminution significative de 20,4 % et 51,6 % (p<0,0001) est observée après 1 mois et 3 mois, respectivement. L’évolution est similaire pour les 3 dimensions du score et, après 3 mois, une diminution de moitié de la douleur, de la raideur articulaire ainsi qu’une amélioration de 51.1 % de la fonction physique sont observées après 1 mois et 3 mois, respectivement. L’évolution est similaire pour les 3 dimensions du score et, après 3 mois, une diminution de moitié de la douleur, de la raideur articulaire ainsi qu’une amélioration de 51.1 % de la fonction physique sont observées (Figures 2B, 2C, 2D).
Figure 2. Évolution des scores WOMAC au cours de la complémentation avec Alvityl Chondroflex®
A) Score global, B) Score de la dimension douleur, C) Score de la dimension raideur, D) Score de la dimension fonction physique.
*p<0,0001 en comparaison à J0 avec le test t de Student.
L’évolution de la sévérité des symptômes articulaires (douleur, raideur, gène pour accomplir les gestes quotidiens) était également évaluée par des échelles visuelles analogiques remplies quotidiennement par les sujets lors de la 1re, 4e, 8e et 12e semaine de supplémentation. Les résultats sont cohérents avec l’évolution de l’index WOMAC avec une amélioration significative de tous les paramètres dès le premier mois et, après 3 mois, une diminution moyenne de moitié de la douleur, de la raideur articulaire et de la gêne pour accomplir les gestes de la vie quotidienne (Figures 3A, 3B, 3C).
Figure 3. Évolution de la sévérité des symptômes articulaires (échelles visuelles analogiques) au cours de la complémentation avec Alvityl Chondroflex®
A) Score douleur, B) Score raideurs, C) Score gène pour accomplir les gestes quotidiens.
Une épargne thérapeutique en antalgiques/AINS significative est observée dès la 4e semaine, se traduisant, après 12 semaines, par une diminution de près de 60 % du nombre de jours de traitement et du nombre de comprimés consommés par semaine.
L’excellente observance (taux de compliance au traitement de 100.2 ± 3.8 %) traduit une bonne tolérance de la supplémentation qui n’induit que très peu d’effets indésirables, principalement digestifs à type de diarrhée ou constipation et douleurs abdominales.
CONCLUSION
Les résultats obtenus montrent l’intérêt d’associer la glucosamine et la chondroïtine, qui favorisent la réparation du cartilage et améliorent la fonction articulaire à du collagène, du MSM et de la vitamine C et viennent confirmer les résultats obtenus dans des essais randomisés en double aveugle contre placebo sur les ingrédients étudiés individuellement.
Dès la première semaine d’utilisation, Alvityl Chondroflex® apporte une amélioration significative des douleurs articulaires, quelle que soit leur localisation et qu’elles soient permanentes ou passagères. Après 3 mois de supplémentation, une diminution moyenne de moitié de la douleur, de la raideur articulaire et de la gêne pour accomplir les gestes de la vie quotidienne ainsi qu’une amélioration de 51 % de la fonction physique sont observées.
L’amélioration des symptômes articulaires se traduit par un haut niveau de satisfaction. En effet 79 % des sujets sont globalement satisfaits de la supplémentation par Alvityl Chondroflex® ainsi que de son efficacité sur la diminution de la douleur articulaire et, après 3 mois, 83 % d’entre eux rapportent une amélioration de leur confort articulaire.
Cet effet bénéfique permet une épargne thérapeutique significative d’antalgiques/anti-inflammatoires dont les effets secondaires sont bien connus dans les pathologies chroniques imposant une prise prolongée.
Le complément alimentaire Alvityl Chondroflex® représente donc une solution non médicamenteuse efficace et bien tolérée. Il peut être recommandé aux personnes présentant un inconfort articulaire, associé à des règles d’hygiène articulaire (maintien d’une activité physique régulière et perte de poids) et aux médicaments antalgiques/anti-inflammatoires si ceux-ci s’avèrent nécessaires.
BIBLIOGRAPHIE
⬧1. Safi ri, S. et al. Global, regional and national burden of osteoarthritis 1990–2017: a systematic analysis of the Global Burden of Disease Study 2017. Ann. Rheum.Dis. 79, 819–828 (2020).⬧2. Global, regional, and national incidence, prevalence, and years lived with disability for 354 diseases and injuries for 195 countries andterritories, 1990–2017: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2017. Lancet 392, 1789–1858 (2018). ⬧3. Christian Hubert Roux, Stephanie Ferrero, Épidémiologie de l’arthrose, Revue du Rhumatisme, Volume 91, Issue 4, 2024, Pages 496-502, ISSN 1169-8330, https://doi.org/10.1016/j.rhum.2024.03.001⬧4. Culliford, D. et al. Future projections of total hip and knee arthroplasty in the UK: results from the UK Clinical Practice Research Datalink. Osteoarthritis Cartilage 23, 594–600 (2015). ⬧5. Bruyère O, Cooper C, Pelletier JP, Maheu E, Rannou F, Branco J, Luisa Brandi M, Kanis JA, Altman RD, Hochberg MC, Martel-Pelletier J, Reginster JY. A consensus statement on the European Society for Clinical and Economic Aspects of Osteoporosis and Osteoarthritis (ESCEO) algorithm for the management of knee osteoarthritis-From evidence-based medicine to the real-life setting. Semin Arthritis Rheum. 2016;45(4 Suppl):S3-11.⬧6. P. S. Chan, J. P.Caron, and M. W. Orth, “Short-term gene expression changes in cartilage explants stimulated with interleukin beta plus glucosamine and chondroitin sulfate,” The Journal of Rheumatology, vol. 33, no. 7, pp. 1329–1340,2006. ⬧7. P. S. Chan, J. P. Caron, G. J. Rosa, and M. W. Orth, “Glucosamine and chondroitin sulfate regulate gene expression and synthesis of nitric oxide and prostaglandin E2 in articular cartilage explants,” Osteoarthritis and Cartilage, vol. 13, no. 5, pp. 387–394, 2005. ⬧8. Sawitzke AD, Shi H, Finco MF, Dunlop DD, Bingham CO, Harris CL, Singer NG, Bradley JD, Silver D, Jackson CG, Lane NE, Oddis CV, Wolfe F, Lisse J, Furst DE, Reda DJ, Moskowitz RW, Williams HJ, Clegg DO (October 2008). "The effect of glucosamine and/or chondroitin sulfate on the progression of knee osteoarthritis: a report from the glucosamine/chondroitin arthritis intervention trial". Arthritis and Rheumatism. 58 (10): 3183–91. doi:10.1002/art.23973. PMC 2836125. PMID 18821708.⬧9. Debbi EM, Agar G, Fichman G, Ziv YB, Kardosh R, Halperin N, Elbaz A, Beer Y, Debi R (June 2011). "Effi cacy of methylsulfonylmethane supplementation on osteoarthritis of the knee: a randomized controlled study". BMC Complementary and Alternative Medicine. 11: 50. doi:10.1186/1472-6882-11-50. PMC 3141601. PMID 21708034. ⬧10. Pagonis TA (2014). "The Effect of Methylsulfonylmethane on Osteoarthritic Large Joints and Mobility". International Journal of Orthopaedics.1 (1): 19–24. doi:10.6051/j.issn.2311-5106.2014.01.7 (inactive 2019-02-18). ⬧11. Toguchi A, Noguchi N, Kanno T, Yamada A. Methylsulfonylmethane Improves Knee Quality of Life in Participants with Mild Knee Pain: A Randomized, Double-Blind, Placebo-Controlled Trial. Nutrients. 2023;15(13):2995. ⬧12. Hochberg MC, Martel- Pelletier J, Monfort J, Möller I, Castillo JR, Arden N, Berenbaum F, Blanco FJ, Conaghan PG, Doménech G, Henrotin Y, Pap T, Richette P, Sawitzke A, du Souich P, Pelletier JP; MOVES Investigation Group. Combined chondroitin sulfate and glucosamine for painful knee osteoarthritis: a multicentre, randomised, double-blind, non-inferiority trial versus celecoxib. Ann Rheum Dis. 2016;75(1):37-44. ⬧13. Lubis AMT, Siagian C, Wonggokusuma E, Marsetyo AF, Setyohadi B. Comparison of Glucosamine-Chondroitin Sulfate with and without Methylsulfonylmethane in Grade I-II Knee Osteoarthritis: A Double Blind Randomized Controlled Trial. Acta Med Indones. 2017 ;49(2):105-111.⬧14. Hawker G, Davis A. Chapter 8 - Monitoring patient outcomes. In: OARSI Primer on Osteoarthritis; Henrotin Y, Hunter D, Kawaguchi H (eds). Online publication: 3 September 2011 (http://primer.oarsi.org/content/chapter-8-monitoring-patient-outcomes). ⬧15. Bellamy N Buchanan WW Goldsmith CH Campbell J Stit LWJ. Validation of WOMAC: a health status instrument for measuring clinically important patient relevant outcomes to antirheumatic drug therapy in patients with osteoarthritis of the hip or knee. J Rheumatol 1995; 15: 1833-40. .