M. DIOMANDÉ1, S. C. G. HOUNDÉNOU1, A. BAMBA1, A. TRAORÉ2, Y. COULIBALY1, Y. N. C. KPAMI1, A. K. COULIBALY1, K. J. M. DJAHA1, M. GBANÉ1, B.OUATTARA1, J. C. DABOIKO2, E. ETI1 1SERVICE DE RHUMATOLOGIE CHU DE COCODY, ABIDJAN, CÔTE D’IVOIRE2 SERVICE DE RHUMATOLOGIE, CHU DE BOUAKÉ, BOUAKÉ, CÔTE D’IVOIRE
OBJECTIF
Identifier les facteurs prédictifs de la survenue de la goutte chronique à Abidjan.
MÉTHODE
Étude rétrospective et analytique menée au service de rhumatologie du CHU de Cocody à Abidjan sur une période de 10 ans allant de janvier 2011 à décembre 2020 et portant sur des dossiers de patients gouteux ayant une goutte chronique. Nous avons constitué un groupe de patients gouteux au stade chronique et un groupe contrôle de patients goutteux sans goutte chronique. Ces 2 groupes ont été confrontés aux facteurs sociodémographiques, cliniques et paracliniques pour rechercher les facteurs prédictifs de la goutte chronique.
RÉSULTATS
La fréquence hospitalière de la goutte chronique était de 49,06 % soit 52 patients sur 106 gouttes recensées pendant la période d’étude. L’effectif était dominé par les hommes (88,46 %) avec une moyenne d’âge de 56,94 ± 11,27 ans. La majorité des patients (88,46 %) avait des comorbidités principalement une HTA (93,48 %). Le délai diagnostique était de 106,96 ± 82,74 mois. La majorité des patients avait une hyperuricémie (82,69 %) avec une uricémie moyenne de 93,48 ± 32,71 mg/l. Les tophi (71,15 %) siégeaient aux membres thoraciques (72,97 %) principalement aux coudes (59,49 %) et aux membres pelviens (64,86 %) spécifiquement aux métatarses (40,54 %). L’arthropathie uratique (48,08 %) était localisée aux pieds (68 %) constituée de lacunes (72 %) et d’un aspect de pied hérissé (44 %). L’atteinte rénale (53,85 %) était constituée de lithiase uratique (10,71 %) et de néphropathie uratique (92,86 %). Les tophi (57,15 %) constituaient l’atteinte unique prédominante (40,39 %) et l’association tophi + arthropathie uratique (32,26 %) était la principale atteinte multiple (59,61 %) de la goutte chronique. L’Allopurinol (65,79 %) et le Fébuxoxat (34,21 %) constituaient les principaux médicaments hypo-uricémiants et le régime hypo-uricémiant a été prescrit à tous les patients. La majorité des patients étaient inobservants au traitement (92,31 %). L’âge adulte mûr (p=0,01), l’HTA (p=0,00), l’obésité (p=0,03), l’antécédent d’hyperuricémie (p=0,00), le délai diagnostique tardif (p=0,00), l’hyperuricémie (p=0,00) et la non observance de régime (p=0,01) étaient significativement associés à la goutte chronique.
CONCLUSION
L’âge adulte mûr, l’HTA, l’obésité, un antécédent d’hyperuricémie, le délai diagnostique tardif, l’hyperuricémie et la non-observance du régime sont les facteurs prédictifs de la survenue de la goutte chronique.
MOTS-CLÉS : Facteurs prédictifs - Goutte chronique - Abidjan
INTRODUCTION
La goutte est le chef de file des arthropathies métaboliques ou microcristallines et elle prédomine largement chez l’homme1. C’est une maladie en constante augmentation dont la prévalence est estimée à moins de 6,4 %1-3. Elle se présente sous forme de crises aigües répétitives et dans son évolution peut passer au stade chronique qui survient lorsqu’elle est mal ou non suivie. La prévalence de la goutte chronique varie entre 22,5 % et 69,3 %4-9. Plusieurs études ont été consacrées à la goutte dans sa globalité dans la littérature. En revanche, très peu de travaux ont concerné spécifiquement la goutte chronique10-13. Il est vrai que de rares études ont ciblé la goutte tophacée : 2 cas cliniques et une série de 25 cas10-13. Nous n’avons pas retrouvé à notre connaissance de publications qui se sont appesanties exclusivement sur la goutte à sa phase chronique dans son ensemble notamment sur les 3 composantes cutanées, articulaires et rénales. L’étude de ces 3 atteintes pronostiques souffre d’un déficit de données de même que la connaissance des déterminants de ces atteintes d’où la réalisation de cette étude dont l’objectif était d’identifier les facteurs prédictifs de la survenue de la goutte chronique à Abidjan.
MATÉRIEL ET MÉTHODE
Il s’agissait d’une étude rétrospective et analytique menée de janvier 2011 à décembre 2020, soit 10 ans, au sein du service de rhumatologie du CHU de Cocody à Abidjan. Les patients inclus souffraient d’une goutte au stade chronique répondant aux critères de Rome 1963 et/ou de New York 1966 et/ou de l’ACR 1977.
Nous nous sommes intéressés aux données suivantes :
• données sociodémographiques : fréquence hospitalière, âge, sexe, lieu de résidence, statut matrimonial, niveau socioéconomique (NSE) et catégories socioprofessionnelles;
• données cliniques : comorbidités, antécédent d’hyperuricémie, facteurs de risque médicamenteux, durée d’évolution ou délai diagnostique, motif d’hospitalisation, signes fonctionnels, signes généraux et signes physiques;
• données paracliniques : données biologiques (uricéuricémie, VS, CRP) et d’imagerie (lésions radiographiques, résultats de l’échographie) ;
• données thérapeutiques et évolutives : médicaments de la crise (colchicine, AINS et prednisone), médicaments hypouricémiants (Allopurinol et Fébuxoxat) régime hypouricémiant, observance du traitement et devenir des patients. Au plan général, notre échantillon de patients gouteux au stade chronique a été recruté en hospitalisation en pleine crise de goutte. Le NSE a été défini selon notre contexte et en fonction du niveau de vie (SMIC à 60 000 franc CFA soit environ 90 €). Il était bas (revenu mensuel inférieur à 250 000 franc CFA soit environ 380 €), moyen (revenu mensuel entre 250 000 franc CFA et 500 000 franc CFA) et élevé (supérieur à 500 000 franc CFA soit environ 760 €). Certaines informations manquantes dans les dossiers de patients ont été recueillies par appel téléphonique. Au plan analytique, nous avons formé 2 groupes : un groupe de patients souffrant de goutte au stade chronique et un autre groupe contrôle comportant des patients souffrant de goutte mais sans goutte chronique. Ces 2 groupes ont été confrontés aux facteurs sociodémo¬graphiques, cliniques, paracliniques, thérapeutiques et évolutifs. Pour rechercher les facteurs associés à la survenue de la goutte chronique, nous avons utilisé le test de Chi carré de Pearson et au test de Student pour les variables quantitatives et qualitatives. Le test était significatif lorsque la valeur de P était inférieure à 0,05.
RÉSULTATS
La fréquence hospitalière de la goutte chronique était de 49,06 % soit 52 sur 106 goutteux recrutés pendant la période d’étude. L’effectif était constitué de 46 hommes (88,46 %) et 6 femmes (11,54 %) avec une moyenne d’âge de 59,94 ± 11,27 ans [Extrêmes : 36 et 84 ans]. Le NSE était bas (48,57 %), moyen (42,86 %) et élevé (8,57 %). Les comorbidités (88,46 %) comprenaient l’HTA (93,48 %), le diabète (32,61 %), la dyslipidémie (15,22 %), les cardiopathies et l’obésité (13,04 % chacun), l’insuffisance rénale chronique (10,87 %) et le statut VIH positif (2,17 %). Un antécédent d’hyperuricémie a été noté dans près d’un tiers des cas (32,69 %).
Les diurétiques (90,48 %), les antirétroviraux (4,76 %) et l’acide acétyl salicylique à faible dose (4,76 %) constituaient les facteurs de risque médicamenteux (40,38 %). Le délai diagnostique de la maladie goutteuse était de 106,96 ± 82,74 mois [Extrêmes : 18 et 360 mois]. Les différents motifs d’hospitalisation étaient la polyarthrite (75 %), l’oligoarthrite (17,31 %) et la monoarthrite (7,69 %). On notait une hyperuricémie (82,69 %) avec une uricémie moyenne de 93,48
± 32,71 mg/l.
La figure 1 représente les différentes composantes de la goutte chronique. La topographie des tophi est présentée au tableau 1. L’arthropathie uratique (48,08%) siégeait aux pieds (68 %), aux genoux (28 %) et aux chevilles (16 %) et étaient constituée de lacunes (72 %) et d’un aspect de pied hérissé (44 %). L’atteinte rénale (53,85 %) comportait la lithiase uratique (10,71 %) et la néphropathie uratique (92,86 %). Le tableau 2 montre le nombre de composantes de la goutte chronique. L’Allopurinol (65,79 %) et le Fébuxoxat (34,21 %) constituaient les principaux médicaments hypouricémiants et le régime hypouricémiant a été prescrit à tous les patients. Les patients étaient inobservants à la prise en charge dans 92,31 % des cas. Les différentes composantes de l’observance de la prise en charge et son respect sont représentées sur la figure 2. Au plan évolutif, sur les 52 patients, 46 étaient vivants et 6 étaient décédés dont 3 par insuffisance rénale chronique et 3 de cause inconnue. Le tableau 3 montre la corrélation entre les facteurs sociodémographiques, cliniques, paracliniques, thérapeutiques et évolutifs et la survenue de la goutte chronique.
DISCUSSION
Sur le plan sociodémographique
La fréquence hospitalière de la goutte chronique dans notre étude (49,06 %) paraissait très élevée au regard des chiffres de la littérature dans laquelle elle variait entre 22 % et 39 %4,5,9,11. Des chiffres encore plus élevés ont été observés chez Lamini et al. au Congo (69,33 %)7. Cela pouvait s’expliquer par les habitudes alimentaires très prurinogènes en Afrique centrale d’une part et d’autre part en raison du mauvais suivi des patients. L’âge moyen de nos patients (59,94 ± 11,27 ans) concordait avec la cible habituelle des goutteux chroniques notamment les adultes d’âge murs voir une tendance vers les sujets d’âge tardif ou sujets âgés (entre 59 et 69,7 ans)4,14-17. Quoique chez d’autres auteurs, la goutte chronique apparaissait chez les adultes jeunes5-7,17-21. Cependant un âge tardif a été prédictif de la survenue de la goutte chronique dans notre étude (p=0,01). En effet, plus la goutte est ancienne, plus elle évoluera inévitablement vers le stade chronique surtout quand elle n’est pas ou mal suivi.
Sur le plan clinique
Notre étude avais permis de confirmer comme chez de nombreux auteurs que le terrain préférentiel de la goutte est la présence d’un et/ou de plusieurs composantes du syndrome métabolique notamment l’HTA et l’obésité retrouvées respectivement chez 88,46 % et 12,50 % des patients gouteux chroniques. Ces 2 dernières composantes du syndrome métabolique étaient significativement associées à la goutte chronique dans notre travail et avoir une HTA multipliait par 4 le risque du passage au stade de la goutte chronique (p=0,00).
De même avoir un antécédent d’hyperuricémie augmentait significativement le risque d’émergence de la goutte chronique dans notre étude (p=0,00). Il a été
prouvé dans la littérature que seulement 10 % des sujets hyperuricémiques développeront une goutte22,23.
La durée moyenne d’évolution de la maladie goutteuse au moment du diagnostic était de 106,96 ± 82,74 mois soit environ 9 années comme celles retrouvées dans la littérature qui variaient entre 86,33 et 156 mois10,21. Ce qui témoignait d’un délai diagnostique tardif.
En effet, la goutte passe au stade chronique lorsqu’elle n’est pas diagnostiquée tôt ou lorsqu’elle est mal suivie22,24. Cela a été confirmé dans notre étude qui a démontré que le retard diagnostique était significativement lié à la survenue de la goutte chronique (p=0,00). La majorité des patients dans notre étude avait une polyarthrite (75 %) contrairement à d’autres études notamment celles de Mijiyawa et al. (17,5 %), Adelowo et al. (14,14 %) et Kodio et al. (27 %) dans lesquelles l’atteinte polyarticulaire venait en troisième position après l’atteinte monoarticulaire et oligoarticulaire3,17,20. Le premier rang de la polyarthrite dans notre étude était dû à la longue durée d’évolution de la maladie goutteuse puisque la goutte est le plus souvent initialement monoarticulaire puis deviendra polyarticulaire en passant inconstamment par un stade oligoarticulaire22. Cela avait été attestée par la relation statistiquement significative retrouvée dans notre étude entre l’atteinte polyarticulaire et la survenue de la goutte chronique avec 7 fois plus de chance d’avoir une goutte chronique lorsqu’on a une polyarthrite (p=0,00 ; OR 7,8)22.
Sur le plan paraclinique
Dans notre étude, l’uricémie moyenne était de 93,48 ± 32,71 mg/l comme dans la plupart des publications dans lesquelles elle variait entre 80 et 92,78 mg/l [4,5,21,25]. Cette hyperuricémie était prédictive du passage au stade chronique (p=0,00) dans notre série comme dans une étude taiwanaise portant sur 3185 goutteux de plus de 30 ans26. L’hyperuricémie étant considérée comme le principal facteur de risque de la goutte27.
Sur le plan diagnostique
Les tophi (71,15 %), l’arthropathie uratique (48,08 %) et l’atteinte rénale (53,85 %) étaient les différentes composantes de la goutte chronique observées dans notre étude. Plusieurs publications révélaient des proportions variables de tophi : Kodio et al. au Mali (4 %), Adelowo et al. au Nigéria (6,2 %), Lamini et al. au Congo (8 %), Singwé-Ngandeu et al. au Cameroun (33,81 %), Gao et al. en Chine (18,44%) et Pascart et al. en France (38,1 %)4,6,7,17,20,28. Ces différences pouvaient s’expliquer par les habitudes alimentaires dans les différents pays. Ces tophi siégeaient dans notre étude principalement aux coudes (59,46 %) aux membres supérieurs et aux membres inférieurs aux métatarsophalangiennes des gros orteils (40,54 %). Cette tendance était sensiblement la même chez Zabsonré et al. au Burkina Faso (coudes 60,60 % et pieds (48,48 %) et chez Singwé-Ngandeu et al. au Cameroun (coudes 42,56 %)6,21. L’arthropathie uratique concernait 48,08% des patients dans notre étude comme chez Lioté et al. en France (51,8 %)29. Elle était localisée dans notre étude aux membres inférieurs (68 %). Des proportions nettement inférieures à la nôtre ont été rapportées chez Akpabio et al. au Nigeria (50 %) et Lamini et al. au Congo (23,7 %)7,30. L’atteinte rénale a été notée dans 53,85% des cas dans notre étude comme chez Maravic et al. en France (53,4%)15. C’est l’atteinte rénale qui engage le pronostic vital et les tophi restent la principale localisation de la goutte chronique si on en juge l’insuffisance de publication sur l’arthropathie uratique et l’atteinte rénale dans la littérature.
Sur le plan thérapeutique et évolutif
La prise en charge dans son ensemble avait été insuffisamment observée (7,69 %) dans notre étude notamment le traitement symptomatique et le traitement de
fond chacun observée dans près d’un tiers des cas, le régime hypouricémiant dans 23,08 % des cas et le respect des rendez-vous de suivi ambulatoire dans 13,46 % des cas. Chez Lamini et al. au Congo, on notait une observance du traitement médicamenteux et le respect du suivi ambulatoire respectivemnt dans 32,65 % et 52 % des cas7. En Occident, Briesacker et al., Solomon et al. et Sarawate et al. en Occident ont montré des taux d’observance du traitement médicamenteux similaires au nôtre respectivement dans 36,8 %, 36 % et 26 % des cas31-33. Quant à De Klerk et al., ils ont rapporté un meilleur taux d’observance concernant le traitement symptomatique (44 %) et le traitement hypouricémiant (74 %)34. Ceci pouvait s’expliquer par des problèmes financiers et le niveau scolaire bas de nos patients donc la mauvaise compréhension ou la légèreté des patients dans sa prise en charge. Malgré l’observance faible du traitement, il n’y avait pas d’association significative entre cette mauvaise observance thérapeutique et la survenue de la goutte chronique. Cependant le régime hypouricémiant quoique très peu respecté était prédictif de la survenue de la goutte chronique (p=0,01).
CONCLUSION
Le passage au stade chronique est fréquent dans la goutte à Abidjan. Les facteurs prédicitifs de la survenue de la goutte chronique sont: un âge adulte mur, une HTA, une obésité, un antécédent d’hyperuricémie, un délai diagnostique tardif, une hyperuricémie et une non-observance de régime hypouricémiant.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de lien d’intérêt.
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